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 Aube la féral

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AuteurMessage
naomi
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naomi


Messages : 86
Date d'inscription : 07/09/2011
Localisation : Nivelles
Humeur : Vivement la prochaine partie!

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MessageSujet: Aube la féral   Aube la féral EmptyMar 6 Mar - 20:01



«Va au sud, trouve une mers sans eau et plonge dans son feu. »

Le vent du désert hurle autour de moi, le sable brûlant s’est transformé en milliers d’aiguilles qui cherchent à me transpercer la peau et moi, moi qui ai affronté le Grand Vent du Nord, tranchant comme le silex, dans les Sommets Eternels pour atteindre la Caverne de Glace Sacrée, je chois.
-Relèves-toi ! Relèves-toi où le sable va t’enterrer vivante !
Aurore ? Sa voix domine sans peine le tumulte de la tempête, mais elle ne fait rien pour m’aider. Le pourrait-elle vraiment d’ailleurs ? Le sable, presque liquide se dérobe sous mes pieds et le vent m’empêche de garder l’équilibre. Je tente désespérément de regagner mon point de départ, mais je suis totalement aveugle, si j’ai mal estimé la direction du reste du groupe, je serai trop désorientée pour une autre tentative. Je progresse à genoux et à tâtons alors que le doute me gagne ; ais-je pris la bonne direction ? Oui ! C’est bien la première fois que je suis heureuse de trouver un de ces improbables animaux malodorants aux pattes trop longues que les gens d’ici utilisent comme bêtes de somme. En gagnant l’abri relatif qu’il crée de son corps maintenant qu’il est assis, je me demande ce qui est le pire : mourir perdue dans un blizzard chez moi, ou dans une tempête de sable ici ?

Durant la pénible attente qui suit, cachée sous ma cape, je maudis encore avec véhémence ce pays en tâchant de me souvenir ce que j’y suis venue chercher. «Va au sud, trouve une mer sans eau et plonge dans son feu. » les paroles de Roche le chaman m’avaient amenées au cœur de la Mer de Sable après un long et périlleux voyage. Roche l’Ancien n’était pas réputé pour la clarté de ses propos, mais il avait vraiment fait fort cette fois. Où aller maintenant?

-A qui faire des reproches ma sœur, à celui dont les paroles n’ont aucun sens ou à celle qui en suit les indications ?
-Aurore, ce n’est vraiment pas le moment ! Nous allons être ensevelies si ca continue.
-Tu crois ? Ecoute mieux, le vent se calme. La tempête va passer.

Effectivement, le désert s’apaise enfin, et quand je m’extraits du monticule de sable qui m’avait partiellement recouverte, crachant du sable et aspirant avec délice de l’air non vicié, c’est le froid de la nuit qui m’accueille. D’autres monticules s’agitent autour de moi alors que les caravaniers déjà sortis relèvent les bêtes et les entravent pour la nuit.

Après recompte, il manque le jeune Arrif, dont c’était le premier voyage et son cousin Hishram le borgne, des mercenaires engagés pour garder la caravane, tout comme moi. Les esprits ont réclamé un tribut pour notre passage sur leur territoire ; le désert les a pris. Espérons qu’ils se satisferont de ces deux victimes, la chaleur et les bandits sont assez de préoccupations. Mais par mesure de précaution, je m’éloigne un peu du campement et j’adresse une longue prière aux esprits en leur offrant une partie de ma très précieuse ration d’eau pour les apaiser et qu’ils nous laissent passer. Instinctivement, ma main cherche mon talisman de protection. Il m'a toujours porté chance, depuis ma première chasse. Mais si loin des montagnes et de la tribu, la magie des Ancêtres peut-elle encore me protéger des forces qui rodent ici?

En revenant vers le campement, Osmir, un vieux caravanier m'aborde:
-Ainsi tu as survécu femme-louve. Quand je t'ai vue tomber je ne pensais pas que tu parviendrais à nous retrouver dans la tempête.
-Un humain peut-être pas, mais ce n'est pas du sable qui aura raison de moi, mon voyage commence à peine.
-Tu as tords de ne pas craindre le désert; il châtie sévèrement ceux qui ne le respectent pas. Cette tempête n'était qu'un autre avertissement pour toi, dit-il en désignant mes bras brulés par le soleil.
-Cet endroit est trop différend de chez moi, vieil homme, et je ne prétends pas le comprendre, répondis-je en haussant les épaules, mais quel que soit l'endroit où nos pas nous portent, la vie reste une succession d'épreuve; les forts vivent, les faibles meurent.
Osmir hoche la tête en signe de désapprobation.
-Ce n'est pas toujours le plus fort qui gagne par ici, mais le plus rusé. Si tu veux survivre au désert, reconnait-le comme plus fort que toi et apprends à déjouer ses pièges non avec ta volonté, mais avec ton intelligence.
-Feindre la soumission pour tromper l'adversaire? Tu excelle à ce jeu, n'est-ce pas, Aube? me murmure Aurore.
-Mais demain, c'est bien de ta force dont nous aurons besoin. Les gnolls maraudent beaucoup ces derniers temps; ils nous attaqueront certainement sur les deux jours de voyages qui restent. Sois vigilante cette nuit, conclu-t-il avant de retourner vers le campement.

La nuit est déjà bien avancée quand je rejoins le petit feu autour duquel les gardes veillent. Personnellement, je trouve que ce feu ne fait que signaler notre présence des lieux à la ronde, mais les humains en ont besoin pour voir la nuit. Assise à l'écart de son halo, j'évite de regarder directement les flammes pour ne pas être éblouie. Mais je reste rarement seule la nuit, Aurore est rapidement venue me rejoindre. Parfois, elle se contente de rester silencieuse et de me regarder, mais elle semble avoir des choses à dire ce soir.

-Dans deux jours, la caravane arrivera à destination et tu seras au cœur de la Mer de Sable. Où iras-tu ensuite?
-Je ne sais pas encore, je devrai trouver un signe je suppose.
-Un signe? Tu as toujours été trop superstitieuse Aube, dit Aurore avec une moue méprisante.
-Et toi pas assez respectueuse vis-à-vis des esprits; ça équilibre, dis-je en traçant un signe de protection.
-Avec ce que j'apprenais, je n'avais plus à les craindre! Et j'aurais pu devenir plus forte encore, bien plus forte que tout ce que tu peux imaginer. Ou plutôt si, et c'est-ce qui t'a effrayée, me dit-elle avec un sourire moqueur.
-Plus forte? Peut-être, mais à quel prix ma sœur? Quand cet humain est venu te trouver au village en assurant que la marque que tu portais faisait de toi une élue, promise à un grand destin, tu es partie. Tu l'as suivi, lui et ses paroles charmeuses, en laissant derrière toi ta tribu et ta propre jumelle. Nous faisions tout ensemble, mais tu m'as abandonnée sans hésiter pour suivre cet étranger, dis-je avec colère.
Aurore s'est rapprochée et nos visages se touchent presque.
-C'est pour ça que tu m'as poignardée, parce que je t'avais quittée? Pourtant, cette nuit-là, je t'ai proposée de nous rejoindre. De grandes choses se préparaient, se préparent encore, et j'aurais été heureuse que tu sois à mes côtés pour les vivre.
-Non! m'exclamais-je horrifiée, quand je t'ai retrouvée, tu avais changé Aurore. Tu ne voulais pas te détourner de cette voie sombre et je ne pouvais pas les laisser te détruire.
-C'est vrai, reconnait Aurore, mais les Enfants d'Asmodée m'avaient proposés un destin si grandiose, comment aurais-je pu résister? La marque me désignait comme une des leurs après tout.
- La marque dans ta main ne signifiait rien pour moi! Tu étais l'être que je chérissais le plus au monde!
-Mais tu m'as tuée, insiste Aurore...

Je ne peux d'avantage soutenir le regard accusateur de ma sœur et je détourne la tête.
-C'était la seule solution, murmurais-je. Je ne pouvais pas te laisser devenir un être maléfique.
-Alors, poursuis Aurore, tu as fais mine d'accepter et tu m'as proposée une chasse de la Pleine Lune, comme quand nous vivions encore dans les montagnes. Et pendant que j'achevais notre proie, tu as plongé un poignard dans mon dos! Puis...
Au souvenir de cette terrible nuit, je sens des larmes couler sur mes joues Aurore va-t-elle m'obliger à répéter une fois encore?
-Je t'ai gardée serrée contre moi comme quand nous étions enfants et que tu faisais de m...mauvais rêves...
-Mais je ne me suis pas simplement endormie cette nuit-là, poursuis Aurore, et quand j'ai cessé définitivement de respirer...
-J'ai brûlé ton corps pour que tu ne... deviennes pas un esprit maléfique errant, ma voix n'est plus qu'un murmure, et j'ai...
-Et quand les dernières braises sont mortes, insiste Aurore, tu as...
-...J'ai... J'ai mangé les cendres pour... pour que nous restions toujours ens...semble, comme cela aurait … du être, ma langue refuse de former les mots avec presque autant d'insistance que mon esprit refuse d'y penser. Mais Aurore est là pour veiller à ce que je n'oublie pas, jamais.
-Puis tu es revenue vers la tribu leur annoncer ma mort, mais ton esprit était au bord de la folie, et ton Temps du Deuil a été bien plus long que celui des autres; si je n'étais pas revenue, tu aurais définitivement basculé.

Un long moment silencieux passe et le vent froid du désert sèche mes larmes. Mon tour de garde touche bientôt à sa fin et le feu ne sera bientôt plus qu'un amas braises rougeoyantes dans la nuit.
-Quand tu es revenue me voire, dis-je, je pensais que tu étais là pour te venger... Tu en avais parfaitement le droit après ce que je t'avais fait.
-Me venger? N'avais-tu pas mangé les cendres de ma dépouille pour que je reste avec toi? Et quel châtiment pourrait être plus sévère que cette impossible quête de rédemption que tu t'as entrepris?
-Il faut pourtant bien que quelqu'un s'en charge, dis-je, consciente de l'énormité de ma tâche. Ces gens que tu appelles les Enfants d'Asmodée, il faut les mettre hors d'état de nuire, pour qu'ils ne corrompent plus d'autres personnes.
-C'est impossible ma sœur, tu pourras peut-être en tuer plusieurs, mais tu ne pourras pas tous les détruire. Tu n'as pas idée de ce qu'ils sont ni de ce qu'ils peuvent faire; ils t'écraseront comme on écrase un insecte agaçant.
-Sans doute pour le moment, mais Roche a dit que pour vaincre le mal, je devrais plonger au cœur de la mer sans eau. Il y a quelque chose à trouver ici; et je le trouverai. Dussè-je parcourir l'entièreté de cette mer pour retourner chaque grain de sable.
-Tu mourras à la tâche dans ce cas! conclu Aurore agacée.
-Mais au moins aurais-je essayé de faire quelque chose, conclus-je.
Aurore est partie. Elle ne reviendra probablement pas cette nuit. Quoique... Qui sait avec les esprits?
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